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Popoli et Poupoul : Deux faces de la même pièce.

Texte : Yves Xavier Ndounda Ndongo
Direction artistique : Francine Abada
Publié le 25 avril 2025

Mots-clés : Caricature politique, Satire graphique, Satimédia, patrimoine artistique camerounais, Mémoire visuelle, Nyemb Popoli, Le Popoli, Poupoul, résistance symbolique.

La collection Popoli d’Artopia, réunissant une large part des numéros du journal satirique Le Popoli parus en 1998, constitue une archive essentielle pour l’analyse des formes d'expression graphique de la contestation au Cameroun. Cet article propose une étude iconographique, sociologique et politique de la figure de Poupoul, envisagée comme incarnation du despote postcolonial et comme opérateur critique au sein du champ socio-politique camerounais. À travers l’étude du personnage de Poupoul et du dispositif médiatique Le Popoli, il s’agit de démontrer qu'ils constituent ensemble deux faces d’une même pièce : l’un opérant sur le plan de la satire individuelle, l’autre sur celui de la structuration d’un espace public critique. Cette réflexion permettra également d’analyser comment la caricature participe à la construction d'une mémoire graphique critique, justifiant ainsi sa patrimonialisation et son inscription dans les stratégies éducatives, culturelles et numériques contemporaines.

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Le Messager Popoli N° 243 du Mardi 06 janvier 1998, p. 3 Collection Artopia

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Introduction

La collection Popoli, aujourd'hui conservée au sein d’Artopia, constitue un fonds documentaire de référence pour l’étude de la caricature politique camerounaise à la charnière du 20ème siècle. Rassemblant la quasi-totalité des numéros du journal satirique Le Popoli publiés entre janvier et décembre 1998, cette collection unique de 80 numéros offre une opportunité précieuse d’explorer les dynamiques esthétiques, culturelles et sociopolitiques qui façonnent l’expression graphique de la contestation dans un contexte où la liberté d’expression cherche ses marques.

Plus qu'une simple archive, cette collection se présente comme une mémoire vivante de la culture visuelle critique au Cameroun, révélatrice des tensions, résistances et stratégies symboliques déployées face au pouvoir. Le Popoli et son personnage central, Poupoul, constituent deux dispositifs complémentaires pour comprendre le dialogue complexe entre satire graphique et critique sociale : le premier organise l’espace du satimédia¹, structurant l’ironie collective ; le second incarne les figures du pouvoir et en révèle les travers à travers l’humour graphique.

Cet article propose donc une approche iconographique, sociologique et politique du Popoli et de Poupoul, envisagés comme deux faces d’une même pièce dans le dispositif satirique camerounais. En nous appuyant sur la collection d’Artopia, nous démontrerons que Le Popoli participe activement à l’élaboration d'une mémoire graphique critique, susceptible de nourrir non seulement l’éducation artistique, mais aussi les champs émergents de la recherche en sciences humaines, de l'innovation numérique et de la patrimonialisation culturelle.

Contexte de création : entre libéralisation politique et décadence sociale

La naissance du personnage de Poupoul dans les années 1990 ne saurait être dissociée du contexte politique camerounais. La fin du parti unique avec la loi n°90-52 du 19 décembre 1990 sur la liberté de communication sociale qui instaure la liberté d’expression et ouvre une ère nouvelle pour les médias. Cette période coïncide également avec l’émergence du multipartisme, mais aussi avec une série de crises économiques que les programmes d’ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque Mondiale tentent de résorber tant bien que mal. Ces politiques, loin de redresser l’économie nationale, contribuent à la désarticulation du tissu social et à la généralisation de pratiques de gouvernance clientélistes, corrompues et népotistes.

Entre 1997 et 2006, cette corruption atteint des proportions alarmantes. Le 10 janvier 2006, dans une déclaration parue au journal Mutations, l’Ambassadeur des États Unis d’Amérique (USA) au Cameroun affirmait que « Les actes de corruption sont devenus si communs et si banals que certains observateurs se demandent si le sens du mot corruption a une connotation différente au Cameroun ». Par la suite, il transmet alors une liste de 58 hauts responsables corrompus au président Paul Biya. C’est dans ce climat de déliquescence morale et institutionnelle que surgit Le Popoli, journal satirique fondé en 1993 par Nyemb Popoli et Alain Christian Eyoum Ngangué au sein du quotidien Le Messager. Véritable espace de critique sociale, Le Popoli deviendra rapidement un média emblématique de la résistance par l’humour, en conjuguant contestation politique, satire sociale et dénonciation des travers du pouvoir.

Le Popoli : le satimédia¹ de la liberté d’expression

Conçu comme une bande dessinée caricaturale sous format presse, Le Popoli s’impose rapidement dans le paysage médiatique par son humour acide et sa dénonciation sans concession de la classe politique. Leurs sujets principaux traitent des allégories de l’exécutif au Cameroun prêt à tout pour se maintenir au pouvoir au détriment des gouvernés miséreux et d’une transition politique démocratique. Tiré à plus de 8 000 exemplaires, ce satimédia — contraction de satire et média — suscite l’ire du pouvoir en place, ce qui lui vaut de nombreuses censures et même l’incarcération d’Alain Christian en 1997. Expulsé du Messager, Le Popoli poursuit néanmoins sa route de manière indépendante, s’installant à Douala en 2013 sous la direction de Dovan A. Bogning.

Toutefois, la ligne éditoriale du Popoli suit toujours les règles de la caricature politique et satirique² à savoir la dénonciation consciente ou inconsciente des dérives de la sphère gouvernante. Cette démarche de la caricature est toujours portée par une intention moralisatrice, éthique ou déontologique, forte heureusement compensée par son caractère sarcastique, burlesque, dédaigneux, divertissant et moqueur. Pour autant, il faut s’en méfier car la déformation des traits d’un personnage connu ou légendaire est un excellent artifice pour faciliter son identification plus que de le caricaturer. Aussi, les caricatures tirent leurs sources dans l’imagerie et de l’imaginaire collectif qu’elles ne s’abstiennent pas d’influencer par la même occasion. Prendre une certaine distance avec ces dernières est d’autant plus important que pour Francis Nyamnjoh³, la presse satirique a la particularité de donner cours à des interprétations diverses et multiples qui proviennent très souvent des rumeurs. Cette ruse est également utilisée pour créer Poupoul, personnage principal dans Le Popoli. Avec son slogan « Rira bien qui rira le dernier », l’auteur critique principalement et caricature la mauvaise gouvernance du Président de la République Monsieur Biya. En référence à ce que Poupoul représente, Achille Mbembe pensent que l’image de la caricature est un signifiant qui met en lumière un signifié traduisant ainsi l’état d’esprit et l’imaginaire du caricaturiste. À travers ce constat, Mbembe affirme que : « le propre de l’image est d’être comme, c’est-à-dire d’annexer ce qu’elle représente, de la mimer tout en masquant, dans l’acte même de la représentation, le pouvoir de son propre arbitraire, sa propre puissance d’opacité, de simulacre et d’altération. »

 

Au-delà de l’image, l’organisation structurelle et conceptuelle des rubriques du Popoli témoigne d’un désir de construire un univers marquant et impactant. C’est un univers qui nous rappelle que nous lisons non seulement une satire politico-économique, mais découvrons aussi le quotidien des camerounais et des moments importants de l’histoire du pays à une époque donnée. Pour le constater, parcourons quelques rubriques principales du Messager Popoli de 1998.

À travers ses dessins, ses histoires et ses codes visuels, Le Popoli construit un univers où se mêlent dénonciation sociale, critique politique et construction mémorielle. Cette approche est également fondée sur la capacité de la caricature à emprunter à l’imagerie populaire pour mieux retourner ses codes et en souligner les contradictions.

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Rubrique : L’œil écoute

Dans cette rubrique, il est généralement question d’histoire autour de ce qui se passe dans la société de manière générale.

Source : Le Messager Popoli N° 243 du mardi 06 janvier 1998, p.4, dessin de R. Sewado, collection Artopia

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Rubrique : Globe croqueur

Cette rubrique traite le plus souvent de l’actualité internationale

Source : Le Messager Popoli N° 243 du mardi 06 janvier 1998, p.11, Étoile…, collection Artopia

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Rubrique : Porotique

En écho à son au nom, cette rubrique nous raconte généralement les aventure du personnage principal Poupoul

Source : Le Messager Popoli N° 244 du jeudi 08 janvier 1998, p.4, scénario et dessin de Pacho, collection Artopia

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Rubrique : Envoyé spécial

Cette rubrique traite d’événements qui nécessitent la plupart du temps une descente ou une enquête de terrain.

Source : Le Messager Popoli N°244 du jeudi 08 janvier 1998, p.6, dessin de S. Mbumbo, collection Artopia

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Rubrique : Sang pour sang

Cette rubrique a pour sujet principale les crimes graves où des vies humaines sont prises.

Source : Le Messager Popoli N° 244 du jeudi 08 janvier 1998, p.8, scénario de C. Afana et dessin de R. Sewado, collection Artopia

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Rubrique : Vachement lait

Cette rubrique traite de faits-divers et de la dérive des mœurs.

Source : Le Messager Popoli N° 244 du jeudi 08 janvier 1998, p.9, scénario de C. Ngoa Mballa et dessin de R. Sewado, collection Artopia

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Rubrique : Méli-mélo

Cette rubrique traite la plupart du temps de la mauvaise gouvernance qui se partage entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire.

Source : Le Messager Popoli N° 245 du mardi 13 janvier 1998, p.2, par Nyemb Popoli, collection Artopia

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Rubrique : Footoir

Cette rubrique a pour sujet principale les dérives du football camerounais.

Source : Le Messager Popoli N° 247 du jeudi 22 janvier 1998, p.5, par Nyemb Popoli, collection Artopia

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Rubrique : Feuilleton

C’est une partie qui est consacrée à une figure ou une personnalité. Dans le cas de la série de 1998, elle fut consacrée tout au long de l’année à Nelson Mandela.

Source : Le Messager Popoli N° 247 du jeudi 22 janvier 1998, p.11, par Nyemb Popoli, collection Artopia

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Rubrique : Détente

Cette espace est dédiée aux jeux, à l’horoscope et à la publicité. On peut lire que le film Titanic et programmé à ce qui fut jadis le cinéma théâtre Abbia le vendredi 08 mai et dimanche 10 mai. Le film Amistad est programmé pour le samedi 09 mai. Cela permet d’ouvrir le satimédia à un public plus large.

Source : Le Messager Popoli N° 274 du jeudi 07 mai 1998, p.10, collection Artopia

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Rubrique : M’adam et ève

Cette rubrique est consacrée aux femmes, la mode et aux astuces beauté. Cela montre clairement que Le Popoli ciblait toutes les couches sociales à venir découvrir son univers.

Source : Le Messager Popoli N° 274 du jeudi 07 mai 1998, p.11, collection Artopia

Poupoul : figure burlesque du pouvoir absolu

Au cœur du dispositif satirique de Popoli trône la figure de Poupoul, inspirée de manière transparente par le président Paul Biya. Poupoul reprend, en les exagérant, certains traits physiques et comportementaux de son modèle : le regard hautain, la posture grandiloquente, le sourire narquois, le ventre proéminent, autant de signes traduisant la déconnexion avec la réalité populaire.

La représentation iconographique de Poupoul évoque également des références plus profondes aux traditions visuelles africaines. Son design rappelle notamment le masque tukah de la société secrète Kah de Bamendou (Dolefack, 2022, utilisé lors de cérémonies liées à la fertilité et à l’autorité politique. Ce parallèle n’est pas anodin : il renforce l'idée que le pouvoir, au Cameroun, revêt encore une dimension totémique, sacralisée, échappant à toute contestation rationnelle.

Le front bombé, les yeux saillants, la coiffe ornée de lézards – symbole de renaissance et de pérennité – traduisent cette dimension mystique du pouvoir. Son costume sobre, ses chaussures luxueuses, sa cravate bien ajustée témoignent quant à eux de l’appropriation des signes extérieurs de modernité par une élite politique en décalage profond avec la réalité sociale.

Loin d’être une simple caricature, Poupoul incarne une anthropomorphisation du pouvoir camerounais, fusionnant en son corps les multiples aires culturelles du pays : la corpulence évoque l’Ouest, l’élégance le Littoral, la petitesse physique l’Est, l’autoritarisme le Grand Nord. Cette hybridité symbolique renforce l’impact critique du personnage, qui devient ainsi un miroir grossissant des travers du système politique camerounais.

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1. Vue de profil :

Source illustrations : Le Messager Popoli N° 317 du mardi 06 octobre 1998, p.5, collection Artopia.

2. Vue de face :

Source illustrations : Le Messager Popoli N° 293 du mardi 14 juillet 1998, p.2, collection Artopia.

3. Masque tukah, Bamendou :

Joues démesurément gonflées, avec une coiffe ajourée et décorée de crocodiles ou de lézards. Début du 19ème siècle au moins, bois, 86 cm, cf. Harter, 1986, cliché Wp. 35, collection Harter, cliché Ciné Photo R.Z.

Fiche technique de Poupoul

Dans la série Le Messager Popoli de 1988, le personnage principal est en encore appelé Poupoul mais de nos jours, il porte le nom de Popaul.

Catégorie : Art graphique et numérique (caricature)

Auteur : Nyemb Popoli

Titre : Popaul (personnage emblématique du journal satirique Le Popoli édité par Les Chauves-Souris),

Année : 2003 (paru dans le journal Messager),

Type : Bande dessinée caricature

Genre : Caricature politique et satirique,

Technique : Mixte (dessin, encrage numérique et impression sur papier presse) sous format presse

Dimensions : 02 têtes et ¾ de Poupoul

Caricature et patrimoine artistique : un levier pour l’éducation, l’innovation et le « made in Cameroon »

La production caricaturale du journal Le Popoli s’inscrit aujourd'hui dans une dynamique essentielle de patrimonialisation de la culture visuelle camerounaise. Véritable espace d’élaboration d’une esthétique critique, ce corpus graphique dépasse sa seule fonction satirique pour constituer un témoignage précieux des formes de résistance symbolique en Afrique postcoloniale.

Dans cette perspective, la démarche de conservation entreprise par Artopia apparaît particulièrement visionnaire. En rassemblant, numérisant et valorisant les archives du Popoli, cette initiative contribue non seulement à préserver une mémoire visuelle alternative, mais aussi à ouvrir des perspectives inédites pour l’éducation artistique, la recherche et l’innovation culturelle.

La reconnaissance institutionnelle de la caricature comme discipline artistique à part entière devient ainsi un enjeu fondamental. Intégrer l’étude du satimédia dans les curricula des écoles d’art permettrait de former une nouvelle génération d’artistes capables de conjuguer virtuosité graphique, pensée critique et conscience civique. À travers l’analyse de figures telles que Poupoul, les étudiants pourraient appréhender l'image non plus comme simple divertissement, mais comme un instrument complexe de dialogue social et politique.

Par ailleurs, la constitution d'archives organisées constitue une opportunité stratégique pour le développement des technologies émergentes, en particulier de l'intelligence artificielle. Les corpus caricaturaux de Popoli offrent une matière exceptionnelle pour l'entraînement d'algorithmes capables de reconnaître non seulement des formes esthétiques, mais aussi des schèmes d'ironie, de satire et de critique socio-politique. Dans un monde numérique encore largement dominé par des référents culturels occidentaux, l'intégration de productions africaines permettrait d’enrichir l’intelligence artificielle avec des grilles de lecture plus plurielles et interculturelles.

Ainsi, Le Popoli, loin d'être un simple vestige du passé, se révèle être un vecteur stratégique pour la reconfiguration des politiques patrimoniales, éducatives et technologiques contemporaines. La caricature camerounaise, en conjuguant mémoire collective et innovation, devient une force motrice pour l'affirmation d'un « made in Cameroon » créatif, critique et internationalement reconnu.

Popoli et Poupoul : Deux faces de la même pièce

La complémentarité entre Popoli et Poupoul constitue la clé de lecture fondamentale de l’univers satirique construit par Nyemb. D’un côté, Le Popoli organise l’espace collectif de la satire, en proposant une lecture transversale des réalités sociales, politiques et économique du Cameroun ; de l’autre, Poupoul incarne individuellement la caricature du pouvoir, concentrant en lui les traits de la mauvaise gouvernance, de l’opportunisme et du mépris élitaire.

En ce sens, Popoli et Poupoul apparaissent comme deux faces d’une même pièce : l’un travaille à la structuration du discours satirique collectif, l’autre en constitue l’incarnation emblématique. Le satimédia devient l'arène publique où se déploie la contestation, tandis que Poupoul en est l’avatar symbolique, permettant au lecteur d’identifier immédiatement les travers dénoncés.

Cette dialectique iconographique permet une lecture multi-niveaux de la satire : Popoli généralise, construit un espace de circulation de la critique ; Poupoul particularise, offre un visage à la dénonciation. Ce dispositif d’énonciation croisée amplifie l’efficacité du message satirique, en conjuguant l'analyse structurelle des mécanismes du pouvoir à leur incarnation imagée.

Dans cette dynamique, l’humour joue un rôle stratégique. Il fonctionne comme un écran de protection contre la répression, mais aussi comme un catalyseur de la critique populaire. En mettant en scène un despote ridicule, en exagérant ses travers jusqu’à l’absurde, Le Popoli et Poupoul offrent aux lecteurs un espace cathartique, une échappatoire mentale face aux frustrations accumulées.

Ainsi, la force du projet satirique de Popoli réside précisément dans cette articulation entre média et personnage : deux vecteurs convergents d’une même volonté de dénonciation, deux instruments complémentaires de la résistance symbolique dans un contexte autoritaire.

Conclusion

La reconnaissance de la caricature comme patrimoine artistique vivant constitue aujourd'hui un enjeu majeur pour l'avenir culturel du Cameroun. À travers l’exemple du journal Le Popoli et de son personnage central Poupoul, il apparaît clairement que l'humour graphique, lorsqu'il est conçu avec exigence esthétique et acuité politique, peut devenir un levier puissant d'éducation citoyenne, de transmission mémorielle et d'innovation cuturelle.

Constituer des archives comme celles d’Artopia, valoriser ces fonds documentaires, et inscrire la caricature dans les cursus éducatifs nationaux, représentent autant de voies stratégiques pour renforcer le dialogue entre tradition critique et création toujours en quête de perspectives. Cette dynamique s'inscrit également dans les grands enjeux mondiaux liés à la diversité culturelle numérique, à l'heure où l'intelligence artificielle façonne de plus en plus nos manières de percevoir, d’interpréter et de transmettre les images.

Le Popoli et Poupoul, deux faces d'une même pièce satirique, incarnent ainsi une mémoire vivante, critique et émancipatrice, que le Cameroun gagnerait à reconnaître pleinement et à projeter sur la scène internationale. Investir dans cette culture visuelle, c’est affirmer l’importance d’une voix africaine plurielle, capable de conjuguer ancrage local et résonances globales, héritage critique et perspectives d'avenir.

1. Francis Fogué Kuaté et Christelle Amandine Djoulde, Analyse historique de la presse satirique camerounaise de la période coloniale au début du 20ème siècle, 2013, Ridiculosa, N°19 Bis.

2. Christophe Cassiau-Haurie, L’Histoire de la Bande dessinée au Cameroun, Ed. L’Harmattan, 2016.

3. Francis Nyamnjoh, Africa’s Media and the Politics of Belonging, London, Zed Books, 2005, pp.225-226.

4. Mbembe Achille, La chose et ses doubles dans la caricature camerounaise, in Cahiers d’Etudes Africaines,
vol 36, n°141/142, 1996, p.143.

Bibliographie :
- Martin Dolefack, La sculpture africaine du visible à l’invisible : les enseignements du tukak de Bamendou au Cameroun, Premières lignes éditions, Dschang, 2022, 213 pages.
- Christophe Cassiau-Haurie, L’Histoire de la Bande dessinée au Cameroun, Ed. L’Harmattan, 2016.
- Sally O’Reilly, Le Corps dans l’art contemporain, Ed. Thames & Hudson l’univers de l’art, 2010.
- Francis Nyamnjoh, Africa’s Media and the Politics of Belonging, London, Zed Books, 2005.
- Louis Perrois et Jean-Paul Notué, Rois et Sculpteurs de l’Ouest Cameroun : La panthère et la mygale, Ed. Karthala-Orstom, 1997.
- Mbembe Achille, La chose et ses doubles dans la caricature camerounaise, in vol 36, n°141/142, 1996.
- Cyrille Bela, Les expressions sculpturales au sud-Cameroun : cas du pays beti. Thèse de doctorat Phd, Université de Yaoundé 1, 2006.
- Le Messager Popoli N° 243 du mardi 06 janvier 1998, collection Artopia.
- Le Messager Popoli N° 244 du jeudi 08 janvier 1998, collection Artopia.
- Le Messager Popoli N° 66 du jeudi 15 janvier 1998, collection Artopia.
- Le Messager Popoli N° 247 du jeudi 22 janvier 1998, collection Artopia.
- Le Messager Popoli N° 274 du jeudi 07 mai 1998, collection Artopia.
- Le Messager Popoli N° 293 du mardi 06 octobre 1998, collection Artopia.
- Le Messager Popoli N° 317 du mardi 06 octobre 1998, collection Artopia.

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